«L’exploitation se fera de manière progressive»

Le ministre de l’Eau et de l’Energie a procédé mardi dernier à Emana-Batchenga, à la mise en service des installations du projet d’alimentation en eau potable de Yaoundé et ses environs. Quel dispositif a été mis en place pour permettre une distribution optimale de cette eau ?
Mardi dernier, le ministre de l’Eau et de l’Energie a procédé, sur très haute instruction du président de la République, Paul Biya, à la mise en service du projet Paepys qui apporte déjà dans la ville de Yaoundé, une offre supplémentaire de 300 000m3 par jour. Depuis le 20 août, l’eau de Paepys est présente dans les robinets des ménages. Permettez-moi, avant de poursuivre, de vous présenter la configuration de la ville de Yaoundé. Avant la mise en service de ces installations, la ville était alimentée par deux sources de production, à savoir Akomnyada et la Mefou. A présent, nous avons trois sources. Paepys, Akomnyada et la Mefou. Tout ce volume d’eau est intégré dans le réseau à plusieurs niveaux. Le réservoir de Yaoundé est structuré en étage de pression, c’est-à-dire que nous avons une station qui est comme un hub situé à Ekounou appelée Nkoayos. C’est à ce niveau que l’eau est pompée pour d’autres étages. A part ce hub, il y a les réservoirs, notamment Djongolo, Santa-Barbara, les châteaux du Mont Febe et de Mbankolo, Messa, etc. Suivant la souplesse de l’exploitant qui est la Camwater, on sollicite une offre de production venant de la Mefou et d’Akomnyada et de Paepys. 

Comment fonctionne tout ce dispositif ? 
Concrètement, en ce moment, l’eau de Paepys alimente le réservoir de Santa Barbara qui arrose tout Yaoundé Ier, c’est-à-dire les quartiers tels qu’Emana, Olembe, et une partie de Messassi. Santa Barbara alimente aussi Nkolbong, Etoudi, Djongolo et Manguier. L’eau de Paepys, à partir du château de Santa Barbara, descend aussi dans le réservoir de Mimboman Don Bosco. Ce réservoir alimente Mimboman, Nkolmesseng, Essos, et une partie de Nkoabang et Mvog-Ada. C’est des faits concrets parce que la cellule de veille mise sur pied par le ministre de l’Eau et de l’Energie opère chaque jour. Chaque matin nous débriefons et nous descendons sur le terrain pour vérifier les casses et nous nous assurons que les populations qui jusqu’ici n’avaient pas de l’eau y ont désormais accès. On avait le cas du Camp Sonel Essos où les populations disaient ne pas avoir de l’eau depuis trois jours. Mais, depuis ce matin (27 août, Ndlr), l’eau est revenue. De même, Paepys alimente également tout le quartier Tsinga, en face du Palais de Congrès. La station de pompage de Tsinga envoie de l’eau au niveau de Mbankolo bas et Mbankolo haut. Ces points alimentent à leur tour Madagascar, Cité verte, Nkomkana, Oyom-Abang jusqu’à Nkolbisson. Et ça c’est sur le court terme. 

Le président de la République a justement instruit le ministère des Finances et celui de l’Economie de mettre à la disposition de la Camwater une enveloppe de 10 milliards de F pour la réalisation de certains ouvrages. De quoi s’agit-il ?
C’est un projet qui va permettre qu’on fasse l’extension des réseaux, qu’on améliore les capacités de production, de manière à ce que l’eau de Paepys arrive partout. Concrètement, il s’agit de réhabiliter les équipements électromécaniques à la station qui constitue le hub, à savoir Nkoayos ; de réhabiliter les équipements électromécaniques d’Akomnyada et de la Mefou. Il est aussi question de construire 60 km de réseau qui vont faire l’extension et procéder à une campagne de branchement massive de 200.000 ménages. Si on considère que la moyenne d’un ménage est de cinq personnes, on aura un million d’habitants de Yaoundé qui doivent nouvellement avoir un compteur et recevoir de l’eau. Il y aura donc corrélation entre l’extension et les branchements. Il faut dire que Paepys en ce moment permet aux ménages qui connaissaient des rationnements de ne plus y faire face. Ce projet permet aussi aux populations habitant les points hauts de la ville qui avaient accès à l’eau dans la nuit, d’en avoir presque à tout moment 

Où en êtes-vous dans la mise en œuvre de ce projet ?
Les travaux ont démarré hier (26 août 2024, Ndlr), parce que d’après le calendrier présenté par la Camwater le 14 août à Douala, les travaux devaient démarrer à cette date. Le ministre avait souhaité que cela se fasse le 15 septembre, mais Camwater a anticipé, à travers l’implantation des entreprises. Ces travaux sont répartis en trois principaux lots. Le premier va porter sur la réhabilitation et la maintenance des équipements électromécaniques, le deuxième sur l’extension du réseau et le troisième sur les branchements des nouveaux ménages. La maîtrise d’œuvre est assurée par l’entreprise ch...