« L’Afrique a connu une année intense »
- Par Sainclair MEZING
- 30 déc. 2024 12:43
- 0 Likes
Dr. Simon Pierre Omgba Mbida, ministre plénipotentiaire et internationaliste.
Alors que l'année 2024 s'achève, quels sont les faits marquants de l'actualité en Afrique qui auront retenu votre attention ?
L’année 2024 a été riche en événements politiques, économiques et sportifs sur le continent africain allant des tensions diplomatiques et politiques aux catastrophes climatiques. L’Afrique a donc connu une année intense. Cependant, je retiens d’abord la date du 10 janvier 2024, lorsque la Cour internationale de justice (CIJ) a examiné la plainte sud-africaine contre Israël pour « génocide » à Gaza déposée le 29 décembre 2023, puis le 26 janvier 2024 la même Cour a pris une ordonnance indiquant des mesures conservatoires au titre de l’article 41 du Statut ayant un caractère obligatoire et créant donc des obligations juridiques internationales pour toute partie à laquelle ces mesures sont adressées. Il s’agit là d’un fait totalement inédit et remarquable dans les relations internationales contemporaines de la part d’un pays africain qui s’attaque à un pays important soutenu à bout de bras par toutes les puissances occidentales avec à leur tête les Etats-Unis. Cela veut dire que l’Afrique a de plus en plus voix au chapitre dans les affaires internationales et qu’elle est en train de prendre sa place naturelle dans le nouvel ordre mondial en construction quoique le chemin à parcourir reste encore long. Ensuite, je note que le 28 janvier 2024, les pays membres de l'Alliance des États du Sahel (AES) ont décidé de quitter la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au grand dam des autres Etats membres de cette organisation. Par ailleurs, les BRICS sont devenus en janvier 2024 les BRICS+ avec l’élargissement salutaire à d’autres pays africains comme l’Égypte et l’Éthiopie. D’un autre côté, le Sénégal a marqué l’actualité avec ses élections présidentielles. Bassirou Diomaye Faye est devenu contre toute attente président de la République le 2 avril 2024, tandis qu’Ousmane Sonko le leader de son parti a été nommé Premier ministre. Cette transition a renforcé la stabilité démocratique du pays malgré les énormes défis préélectoraux. Enfin, le Tchad a exprimé récemment avec force et détermination son désir de voir les militaires français quitter son territoire en rompant unilatéralement et de manière abrupte les accords de défense séculaires avec ce pays européen. Le Sénégal a également exprimé le même souhait. Cela illustre clairement une volonté croissante de souveraineté dans la région. Au plan économique, l’Afrique a réalisé des progrès notables avec des avancées économiques et des innovations technologiques. De nombreux pays ont investi dans les énergies renouvelables. Par exemple, le Maroc et l’Afrique du Sud ont multiplié les projets d’infrastructures vertes. En parallèle, des villes comme Lagos et Nairobi sont devenues des hubs technologiques dynamiques. Cela a attiré de nouveaux investisseurs et stimulé l’innovation locale.
L'Afrique est secouée par une panoplie de foyers de tension : en Libye, au Soudan, à l'Est de la RDC, autour du Nil et reste sous la menace terroriste. Quelles solutions envisager dans la perspective d'une résolution efficace et durable de ces différents conflits ?
Je dirais que l’Afrique est capable de beaucoup de choses intéressantes et doit compter d’abord sur elle-même en apportant des solutions africaines aux problèmes africains par le dialogue fraternel continuel, la solidarité agissante en vue d’un meilleur partage des connaissances puis de la mutualisation des forces et autres ressources nécessaires aux développements. Ce qu’il nous faut c’est une réelle volonté politique pour mettre tout ça en œuvre et avoir confiance en nous-même tout en choisissant librement et en conscience selon nos intérêts bien compris ou autres impératifs vitaux à caractère politique, diplomatique ou économique. L’Afrique doit absolument poursuivre inlassablement ses efforts vers l’intégration politique et économique tant au niveau sous régional que régional. C’est un impératif pour l’avenir en vue de l’émergence tant souhaité dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine tout en accélérant la mise en œuvre effective du Fonds monétaire africain (FMA) dont le siège est à Yaoundé ici au Cameroun et des autres projets phares. Il faut pour cela que les uns et les autres acceptent aussi le leadership naturel de certains pays ou acteurs politiques sur le continent pour avancer plus rapidement et efficacement. C’est aussi cela un gage de sérieux et de prise de conscience véritable. Le continent continue de montrer sa résilience et sa capacité à se transformer.
L'année 2025 sera essentiellement électorale à travers le continent. En dehors du Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Gabo...
Cet article complet est réservé aux abonnés
Déjà abonné ? Identifiez-vous >
Accédez en illimité à Cameroon Tribune Digital à partir de 26250 FCFA
Je M'abonne1 minute suffit pour vous abonner à Cameroon Tribune Digital !
- Votre numéro spécial cameroon-tribune en version numérique
- Des encarts
- Des appels d'offres exclusives
- D'avant-première (accès 24h avant la publication)
- Des éditions consultables sur tous supports (smartphone, tablettes, PC)
Commentaires