Elles ne courent pas les chaussées. Et pourtant, elles existent et nous rendent bien des services
Montée Société nationale d’investissement au quartier Mvog-Ada à Yaoundé. Une entrée en terre. Et une dizaine de mètres plus loin, un kiosque et une enseigne : Andy shoes. Qu’est-ce qu’une femme viendrait bien y chercher, si ce n’est déposer ses chaussures pour d’éventuelles réparations. Erreur ! Dans ce kiosque encombré de sacs de chaussures, de bancs, de clients venant récupérer leurs chaussures ou poussant un coup de gueule pour le non respect d’un délai de livraison, se trouve une femme. Rosine Tcheutchoua, la quarantaine, vaccinée à la cordonnerie par son époux, mais aussi par une espèce de curiosité naturelle qui va la pousser à embrasser la profession.
Depuis lors, elle a appris à faire avec les clients. Indélicats, sérieux ou lunatiques. Des machines qui vous lâchent au mauvais moment, du matériel qu’on ne trouve pas toujours sur le marché, etc. Mais aussi et surtout, le regard surpris ou ahuri d’un homme se retrouvant en face d’une femme pour parler réparation de chaussures. « Beaucoup d’hommes ont été impressionnés en me rencontrant pour la première fois, mais passé ce premier moment, ils ont préféré me confier leurs chaussures, et je dois aussi avouer que je suis plus à l’aise avec les hommes. » Les femmes apprécieront. Quant à l’organisation de sa journée de travail, pas de souci particulier. Elle s’organise parfaitement pour s’occuper de son époux et de sa famille. Et au fil du temps, acquérir le savoir-faire par son sérieux et la qualité de son travail. Aujourd'hui, elle continue de s’occuper des pieds, pardon des chaussures de ses clients.
Quelques centaines de mètres plus loin, descente marché Mvog-Ada, une autre cordonnière, sans aucun doute la doyenne de la profession (pas moins de 20 ans de métier), rumine sa rancœur contre les médias et les hommes qui passent le temps à l’interviewer, mais n’ont rien fait pour changer ses conditions de travail. On la comprend, mais que peuvent-ils faire ? Sa porte nous restera close comme un court de tennis, un jour de pluie. Au sortir de la rencontre avec ces deux amazones, la nette impression de femmes fières de leur parcours, inquiètes du peu d’engouement d’autres femmes pour la profession, mais souhaitant en convertir le maximum. Et leur exemple peut faire tâche d’huile.
Coaching
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Comment avez-vous embrassé le métier de cordonnier ?
Je suis naturellement une manuelle, c’est-à-dire que j’aime travailler avec mes mains. Quand je travaille avec mes mains, je suis plus à l’aise. Je ne supporte pas rester derrière un bureau, ça me stresse. J’ai donc ma sœur aînée qui s’essayait dans la cordonnerie, et connaissant mon penchant pour le travail manuel, elle m’y a entraînée. Et j’ajoute que j’aime faire ce qu&rsq...
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