Presse écrite : les clés de la survie

En présentant la leçon inaugurale hier à l’ouverture du colloque scientifique le Pr Jacques Fame Ndongo a invité les organes de presse à repenser leur mode de fonctionnement, en intégrant le numérique.

Des applaudissements à n’en plus finir, dans la grande salle des conférences du Hilton hôtel de Yaoundé, debout et pleine. Ceci pour saluer la prestation du Pr. Jacques Fame Ndongo, directeur scientifique du colloque sur le cinquantenaire de Cameroon Tribune. Pendant près de deux heures, le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur et premier coordonnateur de la Rédaction de Cameroon Tribune au moment de la sortie de son premier numéro le 1er juillet 1974, a lancé les premières notes sur le thème choisi pour la circonstance : « Presse publique, pluralisme politique et révolution numérique ». En reconnaissant d’emblée la pertinence et l’acuité du thème choisi pour la circonstance, l’éminent sémioticien a souligné qu’en parlant généralement de la presse publique, il s’agit de l’opposer à celle dite « privée ». Or, pour Jacques Fame Ndongo, « la différence entre les deux syntagmes nominaux n’est pas aussi claire ». Pour lui, « toute presse est publique, puisqu’elle s’adresse à un public (lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, cybernautes …) » La presse n’existant que parce qu’il y a un public, à savoir le consommateur du message émis par l’organe de presse. La différence n’intervenant que sur le plan de leur fonctionnement : « la presse publique est une presse à capitaux publics. Quant à la presse privée, elle est une presse à capitaux privés », même si de son point de vue, il peut également exister « une presse hybride, au plan économique. Il rappelle pour cela que ce fut, le cas de la Société camerounaise de publications, ancêtre de la Société de presse et d’éditions du Cameroun (Sopecam), éditrice de Cameroon Tribune. 
La presse à capitaux publics reste au service de l’Etat et l’orateur n’a pas manqué de rappeler que dans le cadre des missions qui lui sont assignées, Cameroon Tribune respecte les quatre missions qui lui sont assignées à savoir, l’information, l’éducation, la reliance sociale et le divertissement. Evoquant la relation entre la presse publique et la révolution numérique dans un contexte de pluralisme politique, le directeur scientifique du colloque a relevé la place de plus en plus importante du numérique qui catalyse « et accélère la convergence de tous les modes de communication sur les autoroutes de l’information et particulièrement sur l’internet ». Une révolution inédite, ayant une influence sur des facteurs comme le temps, la distance et qui n’épargne pas le monde de la presse. Dans un contexte de pluralisme politique, la presse est tenue de respecter les règles du jeu démocratique, au regard de la multiplicité des opinions.
Numérique : le passage obligé
Face à la révolution imposée par le digital, Jacques Fame Ndongo suggère des pistes de sortie de crise. La première consisterait à repenser les rédactions « pour qu’elles travaillent sur une approche très différente de l’information, désormais devenue instantanée… » L’autre défi étant de considérer que la presse s’adresse désormais à des consommateurs à fidéliser. Sa survie économique dépendant de l’alignement sur les meilleures pratiques de marketing digital. Pour se différencier de la concurrence, Jacques Fame Ndongo propose la personnalisation des offres aux consommateurs et aux annonceurs, l’anticipation des futures tendances de consommation, l’affirmation de la présence sur les réseaux sociaux… Il faut en clair passer par la transformation digitale des métiers traditionnels de la presse, en particulier le métier de journaliste. Ces transformations devraient pousser les entreprises de presse à redéfinir leur rôle et leurs modèles d&rs...

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