332 établissements de formation professionnelle sans agrément dans le Centre
Le délégué régional de l’Emploi et de la Formation professionnelle tire la sonnette d’alarme.
Mardi dernier, 7 février 2017, les lecteurs découvrent, stupéfaits, dans les colonnes de CT, un communiqué du délégué régional de l’Emploi et de la Formation professionnelle pour le Centre, portant à la connaissance du public, la liste des établissements qui « ne sont plus habiletés à exercer dans la région ». Une longue liste qui encombre cinq pages du tabloïd et dénonçant…332 établissements. Le communiqué tient lieu de mise en demeure, avertit le délégué régional qui invite par la même occasion les promoteurs incriminés à se mettre en règle sous 45 jours.
Cette sortie médiatique est une tentative d’assainissement d’un secteur où tout commence à aller dans tous les sens. Au regard de la forte demande en formations professionnelles, des aventuriers de tous acabits y ont fait leur nid. D’où de nombreuses situations rocambolesques qu’on porte à la connaissance des responsables régionaux de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Il en ainsi du cas de SHS Academy proposant des formations en Cyber sécurité. Alléchés, de nombreux candidats dont de hauts cadres de l’armée camerounaise y avaient pris des inscriptions. Au moment de la délivrance du parchemin, on se rend compte que l’établissement est non-agréé!
La structure dénommée Viesta, elle, avait installé son état-major en plein cœur du quartier Bastos et lancé un appel pour le recrutement, la formation, puis l’insertion des jeunes dans les organismes de gestion des réfugiés. L’établissement prétendait avoir signé un contrat de partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Certains de ses modules d’enseignement ressemblaient à la formation paramilitaire, sans autorisation. Ce qui prêtait à équivoque. Ici aussi, le manège est découvert lorsqu’au bout de l’endurance, la promesse d’offre d’emploi n’est pas tenue. Les apprenants se révoltent, manifestent sur la voie publique et saisissent finalement la justice avant de découvrir, ahuris, que les cours étaient clandestins. Les cadres de la délégation renseignent que Viesta a déménagé de Bastos et personne n’a plus des nouvelles de ses responsables. L’histoire de Viesta ressemble à celle de Acorsie, une autre structure de formation qui offrait des enseignements en secourisme (sapeurs-pompiers) après avoir aussi berné ses étudiants sur les possibilités d’emploi.
Claude Bernard Telep: "Une opportunité d’affaires pour des opérateurs véreux"
Les précisions du délégué régional de l’Emploi et de la Formation professionnelle pour le Centre.
Pourquoi publiez-vous la liste des établissements non habilétés en pleine année scolaire, alors que les élèves sont déjà inscrits ?
Les offres de formation ne peuvent s’accommoder aux calendriers scolaires ou universitaires. La loi N°76/12 du 8 juillet 1976 stipule que la formation professionnelle rapide a pour but de permettre à ceux qui en bénéficient, soit d’apprendre un métier, soit de se reconvertir à un nouveau métier, soit de se recycler ou d’acquérir une qualification professionnelle d’un niveau supérieur. La rentrée de formation professionnelle dans les Centres de formation professionnelle (CFP) ne se fait pas comme dans les établissements éducatifs classiques. La liste que nous venons de publier est l’aboutissement du processus d’assainissement des activités des CFP, instruit par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Ce processus a débuté par la sensibilisation à travers plusieurs descentes sur le terrain. Suite à la réticence des promoteurs à se conformer et aux multiples plaintes que nous recevons de la part des usagers sur les abus et l’escroquerie dont ils sont victimes, nous avons jugé utile de prendre le taureau par les cornes. L’objectif n’est pas seulement de nous assurer de leur existence légale mais aussi de vérifier la pertinence et la qualité des formations dispensées.
332 établissements figurent sur cette liste. Pourquoi la formation professionnelle est-elle un terrain propice pour les clandestins?
Le Cameroun est un pays qui se veut émergent à l’horizon 2035. Et la réalisation des grands projets en cours nécessite une main d’œuvre qualifiée. Or, beaucoup de jeunes Camerounais, après les cycles primaire, secondaire et supérieur éprouvent d’énormes difficultés à s’insérer dans le monde professionnel faute de qualification. L’Etat ne pouvant pas tous les recruter ni leur offrir toutes les formations requises, a ouvert la porte aux privés afin de l’accompagner dans le processus de qualification des jeunes. Plusieurs hommes véreux ont cru voir en cela une opportunité d’affaires d...
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