Populations autochtones: l’heure est à la numérisation des données
- Par Sorèle GUEBEDIANG à BESSONG
- 03 avril 2019 10:31
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Patrick Bernard, ethnographe français.
L'anthropologue et ethnographe Français Patrick Bernard a effectué une visite au Cameroun du 1er au 19 mars 2019 en vue de mettre en place un programme de sauvegarde des cultures. L’ethnographe Patrick Bernard né en 1956, spécialisé dans la production de films documentaires depuis de nombreuses années a séjourné au Cameroun récemment. Intéressés par les peuples autochtones que sont les pygmées Baka et Bakola/Bagyéli, il a visité les villes de Lolodorf, Bipindi, Kribi, Mintom dans la région du Sud et Ngoyla, Lomié et Mbalam dans la région de l’Est. Cet anthropologue français, président de ICRA International et directeur de la Fondation ANAKO envisage de mettre en place au Cameroun, un Programme de sauvegarde des Cultures et traditions des populations autochtones. CT est allé à sa rencontre après son périple.
Que peut bien vouloir un ethnographe chez les peuples autochtones du Cameroun ?
L’ethnographe que je suis est engagé dans la réalisation de films documentaires. Je suis venu au Cameroun avec comme objectif spécifique d’œuvrer à la sauvegarde du patrimoine oral des peuples autochtones, parce que la plupart, sont des chasseurs et des cueilleurs comme les Bagyelis/Bakolas ou Bakas, mais ils sont des peuples de tradition orale. Avec les changements induits par ce qu’on appelle le développement ou la mondialisation, font que cette tradition orale n’est plus transmise. Non parce que les anciens ne veulent plus la transmettre, mais parce que les jeunes ne sont plus disposés à les écouter et à transmettre à leur tour. Pour parer à cette situation, j’ai mis sur pied deux associations. La première, Icra International existe depuis 1988 et met en place des programmes solidaires sur le terrain un peu partout sur la planète, avec des représentations en Belgique, en Suisse, en France. Elle a également un rôle de consultante aux Nations-Unies. Et tout récemment, j’ai créé la Fondation Anaco.
Comment les actions de ces deux associations vont elles se matérialiser concrètement sur le terrain ?
Nous allons travailler avec l’aide du CERAD sur le terrain, avec des personnes suffisamment motivées et capables d’utiliser le matériel technique qu’on va leur offrir. Nous allons former les jeunes et les moins jeunes à aller eux-mêmes recueillir la tradition orale auprès des anciens de leur communauté. Cela se fera à travers des enregistrements numériques dans la plupart des cas. Si ceux-ci démontrent à suffisance leurs capacités à travailler, nous allons leur offrir des caméras pour des prises de vue. Il faut que tous se prêtent à ce jeu. Notre fondation gère un ethno musée à Paris pour aider à la découverte de la richesse des peuples autochtones au public occidental. Mais, elle soutient également les programmes de sauvegarde de la littérature orale. Les deux axes sont de la collecte, la numérisation et la conservation de toutes les images et les films qui ont été réalis&eacut...
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