Russie – Afrique : l’avenir sous de meilleurs auspices

Le 2e sommet entre les deux parties qui vient de se tenir dans la cité économique russe de Saint-Pétersbourg, dans un contexte international extrêmement difficile, va ouvrir une nouvelle page dans la relation.

Pour la majorité des observateurs présents à Saint-Pétersbourg, la capitale économique de la Fédération de Russie, la seule tenue du 2e Sommet Russie-Afrique les 27 et 28 juillet 2023 est déjà en elle-même un véritable succès. Tant très peu ont donné cher de l’organisation effective de ces assises dans un contexte international assez tendu, avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui est venue exacerber les clivages latents ou réels au sein de la communauté internationale. Au-delà de la formation des différents blocs, il faut relever que la décroissance des économies, notamment dans les pays en voie de développement, l’inflation causée par l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des produits pétroliers n’était pas pour arranger les choses. On pouvait dès lors comprendre l’attitude de certains Etats, dans le camp occidental notamment, qui n’ont pas caché leur hostilité à la Fédération de Russie dans ce contexte. Organiser un sommet international de cette envergure pour le pays de Vladimir Poutine était un pari risqué. Un pari que le pays a bien su relever, malgré les nombreux obstacles sur le chemin des participants, à l’instar des difficultés à rallier directement la Russie. Au total, 49 pays sur le continent ont pris part aux travaux, dont une vingtaine représentée au plus haut niveau, avec des présences remarquables à l’instar du président de la République, Paul Biya, de son homologue égyptien, Abdel Fattah Al-Sisi, du Sud-africain Cyril Ramaphosa, du Sénégalais Macky Sall, du Congolais Denis Sassou N’Guesso, le président en exercice de l’Union africaine, le Comorien Assoumani Azali…
Donner à l’Afrique toute sa place
Pourtant, les conséquences néfastes du conflit qui a commencé le 24 février 2022, notamment sur les économies africaines, avec un impact sur le tissu social auraient pu amener les Etats du continent à réfléchir par deux fois avant de répondre favorablement à l’invitation du président Vladimir Poutine. Mais c’était sans doute ignorer que la relation entre la Russie et l’Afrique est très ancienne. Le président de la Fédération de Russie l’a rappelé à l’ouverture de la première séance plénière des travaux : « La Russie et l’Afrique sont unis par des liens étroits et solides qui ont été construits dans cadre de la lutte des Etats africains pour la liberté ». Le président Paul Biya ne dit pas autre chose lorsqu’il déclare à la même occasion : « Certaines personnes sont peut-être un peu étonnées par l’intérêt que la Fédération de Russie marque pour l’Afrique. Mais cet intérêt est ancien. Je dois rappeler, et tout le monde le sait, que dans les années 1960, pendant que l’Afrique luttait pour accéder à la souveraineté, la Russie a apporté à l’Afrique et à sa lutte, un appui sincère et efficace. Nous voulons une fois encore remercier ce grand pays ». Tout était donc dit dans ces paroles du « sage du continent » pour comprendre les enjeux pour les pays africains de prendre part à ces travaux ou non.
Organisée sur le thème : « Pour la paix, la sécurité et le développement », la rencontre de Saint-Pétersbourg, couplée à un forum économique et humanitaire, a permis à la Russie et ses partenaires africains d’aborder leur coopération sous ces différents aspects. « Le choix du thème de nos travaux n’est pas un hasard. La Russie et l’Afrique se mettent ensemble pour la construction d’un monde plus juste », a notamment déclaré le président Vladimir Poutine face à ses pairs du continent. Il a reconnu le rôle majeur qui est désormais celui du continent, « nouveau centre d’intérêt sur lequel le monde devra compter », a-t-il notamment poursuivi. Un nouveau centre d’intérêt qui devrait avoir une place plus importante sur la scène internationale. Et sur ce plan, le président Paul Biya a fait remarquer, dans sa déclaration à l’occasion de la première séance plénière, qu’il n’est plus normal aujourd’hui qu’avec une population évaluée à plus d’un milliard d’habitants, l’Afrique continue de chercher sa voie sur la scène internationale, notamment au niveau de l’Organisation des Nations unies. La Russie s’aligne sur cette position. Vladimir Poutine a en effet relevé que son pays partage l’aspiration des Etats africains à participer activement au travail des Nations unies. « Il est temps de corriger l’injustice historique à l’égard de l’Afrique », a-t-il martelé.
Lutte contre...

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