4e Forum Chine-Afrique : les dossiers de Beijing 2024

Le quorum pour la tenue du quatrième Sommet du Forum Chine- Afrique (Focac) est largementatteint. Une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement africain est déjà présente depuis le début de la semaine. Les dernières arrivées pour cette grand’messe sino-africaine sont annoncées en fin de matinée. Pour ces retrouvailles entre dirigeants chinois et africains, la partie chinoise n’a lésiné sur aucun moyen pour faire de Beijing 2024, le plus grand événement diplomatique organisé en Chine depuis la pandémie du covid-19. Mais avant que les chefs d’Etat et de gouvernement n’entrent en conclave demain, les ministres chinois et africains, porteurs des dossiers du Focac ont épluché hier les dossiers à soumettre à l’appréciation des chefs d’Etat. Cette réunion a été présidée par le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Yassine Fall. Le Cameroun était représenté à cette 9e conférence ministérielle du Focac par le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella et le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane Mey. Il s’agit pour ces plénipotentiaires d’évaluer les engagements pris lors des précédentes rencontres notamment celles de Beijing en 2018 et de Dakar en 2021. Ils ont également examiné et adopté les projets des Déclaration de Beijing 2024 et du Plan d’action triennal 2024-2027 en vue de leur adoption finale par les chefs d’Etat et de gouvernement. L’Afrique centrale a une présence remarquée à ce rendez-vous de Beijing puisque deux de ses membres, la République démocratique du Congo et la Guinée équatoriale vont respectivement assurer la coprésidence du Focac pour les deux prochains triennats.

Industrialisation
Cette dernière décennie, la Chine a ouvert ses vannes aux pays africains et contribué à la construction de plusieurs infrastructures routières, hydroélectriques, portuaires dans plusieurs pays d’Afrique. Il est question, à travers l’ambitieuse initiative chinoise, la « Route et la Ceinture », de trouver une nouvelle approche pour orienter la générosité de l’Empire du Milieu vers des secteurs véritablement structurants. Par exemple, la Chine devra être sollicitée pour booster l’industrialisation de l’Afrique. Les matières premières ont fait la fortune de bien des pays africains au cours de l’histoire. Mais aujourd’hui, le tableau n’est pas rose pour le continent, producteur attitré de ces biens. Le déclin de la production, la baisse des cours mondiaux, l’instabilité des recettes d’exportation, les faibles retombées sur les autres secteurs et la dégradation de l’environnement ont mis fin au « sucess story » des matières premières. Il faut ici et maintenant bâtir un nouveau modèle économique en sortant l’Afrique du rôle de producteur et d’exportateur des matières premières au moment où le marché de ces produits connaît depuis plusieurs années une grisaille et où les balances commerciales de la plupart des pays africains sont plombées par les exportations.

Modernisation agricole
La modernisation de l’agriculture figure parmi les thèmes principaux du Sommet de Beijing. Elle constitue une base importante pour la réalisation du développement durable des pays africains. Malgré ses immenses terres arables, l’Afrique n’arrive pas à se nourrir convenablement. La plupart des pays font face à des contraintes telles que l’insuffisance ou l’absence de...